Les Crassés est un site archéologique situé à Saint-Dizier, en Haute-Marne.
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Adresse |
21 Avenue Pierre Beregovoy, 52100 Saint-Dizier,France |
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Administration |
Mairie de Saint-Dizier |
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Coordonnées |
48° 37′ 38″ N, 4° 57′ 48″ E |
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Saint-Dizier est une agglomération créée sur la rive gauche de la Marne par un seigneur de Moëslains[1] et habitée par un peuple alto-médiéval. Le site des Crassés[2] a été habité du Ier au XIIe siècle alors que Saint-Dizier n'existait pas encore.
Le village a plus tard été abandonné et les habitants déplacés sur l'autre rive de la Marne. C’est un site d’archéologie qui s’étend sur 1 hectare exploitable. La ville de Saint-Dizier a acquis le site au début des années 2000. De nombreuses découvertes antiques et médiévales y ont été faites, dont une villa gallo-romaine, 800 tombes, des sarcophages, des corps entourés de bijoux précieux, ainsi qu’une église.
C’est un site connu des archéologues depuis 150 ans qui a été occupé à l’époque gallo-romaine (Ier – Ve siècles) et alto-médiévale (VIe – XIIe siècles). Le site est divisé en deux zones : dans la première zone, on trouve une villa gallo-romaine (qui appartenait à des riches aristocrates), une nécropole mérovingienne et dans la deuxième zone on retrouve un cimetière carolingien avec son église. En 10 ans de fouilles les archéologues ont étudié 1 600 m2.
La fouille de la nécropole est engagée depuis 2011 avec la participation de l'Inrap, via des méthodes modernes : c’est une grande découverte pour la Haute-Marne. Une quarantaine de professionnels et bénévoles sur le terrain organisent des journées portes ouvertes dans le cadre de la journée de l’archéologie, les visiteurs peuvent observer les archéologues et les vestiges dégagés. On y retrouve aussi des activités pour les enfants ou encore un musée en lien avec le site archéologique.
Les fouilles archéologiques des Crassées ont lieu chaque été depuis 2011 . Ces fouilles sont situées contre la zone du Chêne Saint-Amand à Saint-Dizier. Elle y contient des éléments clés pour comprendre le passé et la création de la ville[3].
L’Institut national de recherches archéologies préventives (INRAP) et les trois établissement scolaires suivants, les collèges Luis-Ortiz, Anne-Frank et le lycée Saint-Exupéry ont renouvelé leur partenariat. Les élèves du collège Anne Frank vont tous les ans aux Crassés pour faire des fouilles dans la villa et dans le cimetière.
Le site des Crassés se trouve sur la rive gauche de la Marne où l’on découvre des objets datant du passé antique et médiéval.
Les fouilles aux Crassées ont débuté en 2011, elles se concentrent sur 1 600 m2 ouverts sur le plateau et à la rupture de la pente. Les campagnes se consacrent à deux secteurs principaux : un secteur a l’extrémité sud-ouest dans la pente menant à la villa gallo-romaine et un autre aux abords de l’église au centre du secteur.
Ces fouilles résultent de l’investissement foncier et immobilier de l’élite gallo-romaine.
On y retrouve les premiers murs maçonnés de l’histoire de France datés de l’an 50 ainsi qu’un bâtiment gallo-romain et un cimetière. Au Sud, se situe une nécropole médiévale sur un bâtiment résidentiel antique et au Nord des bains privées antiques.
La villa gallo-romaine est accompagnée d’une source sur la partie basse du terrain dans les salles balnéaires (thermales) du bâtiment résidentiel de la villa. On a retrouvé une pièce dite « chaufferie » où les domestiques faisaient le feu pour chauffer la piscine (bain) : c’était une salle chaude[4].
Le terrain archéologique actuel s’étend sur un hectare. Les archéologues ont découvert les vestiges d’une église et ils l’ont fouillée. Aux abords de cette église, ils ont trouvé un dixième sarcophage, un des deux seuls dont le couvercle est encore en place . Il date de l’époque médiévale présentant plusieurs fissures, mais le squelette à l’intérieur est intact. La décomposition du corps est intervenue sans faire aucune perturbation intérieure. Les ossements sont dans la position dans laquelle le défunt est mort, qui pourrait bien être une femme. Elle était accompagnée d’un dépôt de céramique ainsi que d’une garniture de ceinture. Les ossements vont être analysés et mis en sachets pour être triés. Ce squelette a au moins mille ans.
Selon Bruno Dumézil, maître de conférences de l'Université de Paris, une occasion de découvrir des objets célèbres du royaume mérovingien se présente pour Saint-Dizier. En effet, de nombreuses tombes d’enfants retrouvées ont permis aux archéologues de penser qu’autrefois le site de fouille était une église.
Les structures fouillées se concentrent dans la nef, le chœur et à l’extérieur de l’église. 824 structures funéraires ont été fouillées sur le site et on a pu retrouver deux types de sépultures: les tombes en place (sépulture primaire) et celles de réduction (sépulture secondaire). Elles englobent 526 individus adultes et 298 individus immatures.
Les fosses sépulcrales sont creusées dans le substrat pour le premier secteur. Le comblement des tombes composé d’un sédiment plus brun facilite leur délimitation contrairement aux structures du second secteur qui présentent des limites peu claires, la reconnaissance s’améliore tout de même grâce au substrat que l’on y approche. On a retrouvé deux types de fosses: celles de forme ovale et celles de forme rectangulaire.
Les individus sont tous en décubitus au sein de ces fosses, c’est-à-dire qu’ils sont allongés sur le dos. Cette position peut être variable d’un individu à un autre. Les membres inférieurs sont généralement en extension, mais les membres supérieurs présentent des positions variées (de part et d’autre du corps, repliés sur le pubis, repliés sur l’abdomen).
L’espace de décomposition de l’individu n’a pas toujours pu être déterminé, à cause des mauvaises représentations et conservations du squelette. Quand cela a été possible, il a été mis en évidence que les corps se sont décomposés dans des contenants rigides périssables (de type coffrage ou cercueil). Souvent, des indices d’enveloppes souples de type linceul ou vêtement ont été mis en lumière. Une fois l’individu enterré, ces zones ont subi des infiltrations progressives de dépôt de matières (sédiment). Les ossements relèvent des usures dentaires ce qui laisse à penser que les Bragards utilisaient leur dents pour des activités artisanales[5].
Des traces de manipulations anthropiques post mortem de type pillage ont été relevées sur plusieurs sépultures[6],[7],[8].