Jean Vuarnet, né le au Bardo (Tunisie) et mort le à Sallanches (Haute-Savoie)[1], est un skieur alpin français.
Jean Vuarnet
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Contexte général | |||||||||||||||||
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Sport | Ski alpin | ||||||||||||||||
Biographie | |||||||||||||||||
Nom dans la langue maternelle | Jean Raoul Célina André Vuarnet | ||||||||||||||||
Nationalité sportive | ![]() |
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Nationalité | France | ||||||||||||||||
Naissance | |||||||||||||||||
Lieu de naissance | Le Bardo (Tunisie) | ||||||||||||||||
Décès | (à 83 ans) | ||||||||||||||||
Lieu de décès | Sallanches (France) | ||||||||||||||||
Taille | 170 cm | ||||||||||||||||
Poids de forme | 75 kg | ||||||||||||||||
Entraîneur | Georges Joubert (1923-2010) | ||||||||||||||||
Palmarès | |||||||||||||||||
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Champion olympique de descente à Squaw Valley en 1960, inventeur de la position de recherche de vitesse dite « de l'œuf », premier vainqueur sur des skis métalliques, il donne ensuite son nom à une marque de lunettes de soleil de renommée mondiale. Skieur basé à Morzine, il est également après sa carrière sportive le créateur de la station d'Avoriaz et l'initiateur de l'extension du domaine skiable à la Suisse sous le nom des Portes du Soleil. Il est directeur technique de la FISI (Fédération italienne du ski alpin) et également vice-président de la Fédération française de ski dans les années 1970.
Jean Vuarnet naît le au Bardo, près de Tunis[2]. Il n'a que 21 mois lorsqu'en octobre 1934, sa famille s'installe à Morzine, en Haute-Savoie, dans le sillage de son père, également prénommé Jean et médecin de profession[3],[4].
Étudiant en droit à l'Université de Grenoble, Jean Vuarnet pratique le ski alpin au sein du Grenoble Université Club et se distingue en devenant champion de France universitaire de ski en 1951[2]. L'année suivante, il termine notamment 8e de l'épreuve de slalom de la Coupe Émile Allais, disputée à Megève[5] et ses bons résultats lui permettent d'intégrer l'équipe de France de ski alpin au début de l'année 1953, en compagnie notamment de Charles Bozon, Adrien Duvillard et Henri Oreiller[6]. En janvier de cette même année, il remporte le Trophée des quatre pistes dans la catégorie juniors, une épreuve combinée disputée dans la station suisse de Villars[7]. Lors de la saison 1954, il obtient plusieurs résultats probants avec une 2e place dans le slalom géant de la Coupe Émile Allais[8], une 3e place dans la descente du Derby du Gornergrat[9] et une nouvelle 3e place dans la descente du Trophée du Mont-Vervin[10]. En janvier 1955, il se classe 5e de la descente du Lauberhorn à Wengen, une épreuve largement dominée par les skieurs autrichiens dont le vainqueur Toni Sailer[11], et malgré une fracture du poignet lors de la semaine internationale du Mont-Blanc[12], il prend la 5e place du slalom géant de Sestrières le mois suivant[13].
Au début de l'année 1956, Jean Vuarnet se distingue en remportant la descente de la Coupe Émile Allais sur la piste olympique de Rochebrune, à Megève, son premier succès majeur. Il établit à cette occasion le nouveau record de la piste, jusque-là détenu par le skieur autrichien Toni Sailer[14]. Finalement écarté de l'équipe de France pour les Jeux olympiques de Cortina d'Ampezzo, il critique ouvertement les méthodes de sélection de la Fédération française, qu'il accuse de favoriser les skieurs issus des clubs montagnards (Chamonix, Megève) au détriment des skieurs des clubs citadins, comme lui. L'affaire, relayée dans la presse, entraîne la démission de l'entraîneur français James Couttet[15]. Jean Vuarnet se classe régulièrement aux premières places sur les épreuves internationales qu'il dispute au cours de cette saison 1956. Troisième du classement du combiné du Grand prix de Chamonix, avec le 5e temps de la descente[16], 5e du Ruban Blanc de Saint-Moritz[17], il prend la 4e place du slalom et la 5e place du slalom géant lors des Championnats de France à Serre Chevalier[18],[19]. Jean Vuarnet se classe ensuite au 3e rang du slalom et du combiné du Arlberg-Kandahar, à Sestrières, derrière les Autrichiens Anderl Molterer et Ernst Oberaigner[20]. En avril, il est suspendu trois mois par la Fédération française de ski, au même titre que trois autres skieurs, pour avoir participé sans autorisation aux épreuves de la Coupe Tre funivie à Cervinia, en Italie[21].
Jean Vuarnet obtient plusieurs victoires au début de la saison 1957. Il remporte le Trophée des quatre pistes à Villars à la mi-janvier[22], puis domine très largement la Coupe Émile Allais la semaine suivante en s'imposant à la fois dans la descente, le slalom et par conséquent le combiné[23]. En février, il remporte ses premiers titres de champion de France, vainqueur du slalom, du slalom géant et du combiné, mais ne se classe que deuxième de la descente derrière Charles Bozon[24],[15].
Deuxième du Critérium de la première neige de Val-d'Isère à la fin du mois de derrière François Bonlieu, Jean Vuarnet obtient des résultats discrets au début de l'année 1958, jusqu'à sa médaille de bronze lors de la descente des Championnats du monde à Bad Gastein, seulement devancé par le champion olympique autrichien Toni Sailer et le skieur suisse Roger Staub[25]. Il remporte ensuite trois nouveaux titres de champion de France, en descente, slalom et combiné, se classant également 3e du slalom géant dominé par François Bonlieu[26]. Légèrement blessé dans la descente du Arlberg-Kandahar disputé à Sankt Anton[27], Jean Vuarnet conclut sa saison avec une 3e place du slalom géant de Zakopane, remporté par Adrien Duvillard[28], puis une victoire dans le slalom géant du Grand Prix de Slovaquie à Tatranská Lomnica[29].
Jean Vuarnet débute l'hiver 1958-1959 par une 3e place en slalom à Chamonix[30], puis une 4e place au slalom géant de Val-d'Isère[31]. Il se classe 5e de la descente sur les pentes du Hahnenkamm en Autriche[32] et monte sur le podium du Grand prix de Morzine à la 2e place[33], mais connait également deux abandons sur chute dans les épreuves de descente, d'abord lors de la Coupe Émile Allais[34] puis sur la piste de Garmisch-Partenkirchen où se dispute l'Arlberg-Kandahar cette année-là[35]. Il obtient sa première victoire de la saison à la fin du mois de février en enlevant le classement du combiné du Grand Prix de Chamonix, après s'être classé deuxième de la descente et du slalom[36]. Il monte à nouveau sur le podium du slalom géant au derby de Médran, disputé à Verbier, en prenant la deuxième place derrière le Suisse Roger Staub[37], et obtient également en cette année 1959 son deuxième titre de champion de France de descente[38].
Avant le début des Jeux olympiques de 1960, disputés à Squaw Valley aux États-Unis, et qui font également office de championnats du monde cette année-là, Jean Vuarnet pointe au neuvième rang du classement individuel pour la descente, établi par la Fédération internationale de ski (FIS) sur la base des premiers résultats de la saison, ce qui le place naturellement parmi les principaux favoris de l'épreuve[39]. Il remporte la médaille d'or en descente. Il devient le deuxième skieur français champion olympique de descente, douze ans après Henri Oreiller. Il est le premier skieur sacré avec des skis métalliques Rossignol, et avec la position révolutionnaire de recherche de vitesse (dite de l'œuf) qu'il a inventée et mise au point avec son entraîneur Georges Joubert[40]. Ce succès est retentissant. Ainsi, Jean Vuarnet va dans la foulée donner son nom à une marque de lunettes de soleil, ayant donné son accord aux opticiens Roger Pouilloux et Joseph Hatchiguian (1934-2012), créateurs du verre Skilynx en 1957, pour qu'ils l'utilisent, créant ainsi une marque de renommée internationale[41]. Président de l'office de tourisme d'Avoriaz, dont il est l'initiateur en 1966, il permet l'extension du domaine skiable et crée le domaine skiable franco-suisse des Portes du Soleil. Avoriaz se situe au centre de cet immense domaine skiable.
De 1968 à 1972, il est directeur de l'équipe italienne de ski alpin, et de 1972 à 1974, vice-président de la Fédération française de ski (FFS)[42]. À ce poste, il se trouve notamment au cœur du conflit entre coureurs et encadrement qui conduit à ce que l'on a appelé « la plus grave crise de l'histoire du ski français », débouchant, le , sur l'exclusion définitive de l'équipe de nationale de Jean-Noël Augert, Henri Duvillard, Britt Lafforgue, Ingrid Lafforgue, Roger Rossat-Mignod et Patrick Russel, qui dominaient le ski mondial à l'époque. Le ski français mettra de longues années à s'en remettre au plan des résultats internationaux[43].
En , la femme de Jean Vuarnet, Édith (sœur du champion olympique de slalom géant 1964 François Bonlieu), 61 ans, et son fils cadet, Patrick, 27 ans, périssent dans le massacre de la secte dite Ordre du Temple solaire[44].
En , à Avoriaz, la place du téléphérique est nommée « Place Jean-Vuarnet[45]. Fred Blanc réalise la plaque où est sculptée dans le verre un skieur en recherche de vitesse.
Le , a été inaugurée à Morzine une sculpture monumentale en hommage aux 50 ans de sa victoire Olympique. Trois créatifs ont participé à cette œuvre. Frédéric Blanc (designer graphique) qui a réalisé le dessin réinterprétant la position de l'œuf inventée par Jean Vuarnet (schuss). René Bouchara (designer) qui a transcendé en trois dimensions le dessin. Gilles Chabrier (sculpteur) qui a réalisé en aluminium, en inox et en verre sculpté cette œuvre de 4,5 mètres de haut[45].
Il meurt le à l'âge de 83 ans, des suites d'un AVC, à l'hôpital de Sallanches.
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